À la frontière des Pyrénées centrales, aux confins des Hautes Pyrénées, du Gers et de la Haute Garonne existe un territoire : la Bigorre . C’est dans ce dernier qu’évolue un porc noir issue d’une race pure. Il vit en liberté et est reconnaissable à sa robe noire et ses oreilles horizontales : le porc noir de Bigorre.
C’est aux pieds des montagnes, dans ce paysage doux et paisible de prairies et de sous bois, que le porc Noir de Bigorre se déplace en petits troupeaux pour se nourrir. Il profite d’une alimentation saine basée sur les ressources naturelles de son milieu : herbe, gland, châtaigne, triticale cultivé sur l’aire géographique, et autres ressources du milieu. Aucun OGM. Il grandit à la pâture sur des parcours constitués d’herbe et bordés de haies, d’arbres et/ou de sous bois. Animal noble par excellence , il est le fruit d’un écosystème qui relie le milieu naturel, l’animal et l’homme.
Trop gras, trop lent, trop peu productif, inadapté aux conditions d’élevage intensif et aux normes de la consommation industrielle. Il était devenu un animal archaïque, inutile, le porc du passé. Son aventure a bien failli s’arrêter net après la seconde guerre mondiale. Le développement de l’élevage porcin intensif entrainant son rapide déclin, faillit lui être fatal. En 1981, il ne subsistait que 34 truies et 2 mâles ! Dans ce contexte, imaginer que l’on puisse relancer l’élevage du Porc Noir de Bigorre, était farfelu et pour le moins inconscient. Et pourtant un groupe d’éleveurs, d’artisans charcutiers et de salaisonniers, appuyés par des conseillers techniques, allaient collectivement relever le défi : celui d’organiser la renaissance du Porc Noir de Bigorre. Autrement dit , de faire reconnaître sa noblesse et lui redonner une place emblématique dans son terroir d’origine, la Bigorre.
Enfin, grâce à la ténacité et au travail acharné d’une poignée de passionnés, le Porc Noir de Bigorre a relevé le défi de sa pérennisation. De même, les éleveurs n’ont fait aucune concession quant aux conditions d’élevage et d’alimentation de l’animal. En effet, ce procédé permet de conserver les qualités originelles du produit. Aujourd’hui, l’histoire de cette renaissance raconte trente ans d’efforts et de résistance.
Cette renaissance a maintenant un parfum de panache pour les acteurs courageux de la filière. Leurs choix, leur engagement et leur travail, commencent à porter leurs fruits. Les éleveurs et artisans du Collectif PADOUEN sont les garants de ce patrimoine qui fait, depuis toujours, partie de la culture paysanne du Piémont Pyrénéen.